(to be translated later)
Max,
Max, mon pote,
J’ai écrit ça il y a très longtemps…
Aujourd’hui, parmi ces pages virtuelles, je te le dédie…
Je sais que tu penses comme moi sur beaucoup de sujets… notamment les relations humaines… voire même les plus intimes…
Je ne prétends pas que tu pourras en retirer un enseignement, mais comme on se connaît bien toi et moi, j’ai pensé le partager…
Max,
Max, mon pote,
J’ai écrit ça il y a très longtemps…
Aujourd’hui, parmi ces pages virtuelles, je te le dédie…
Je sais que tu penses comme moi sur beaucoup de sujets… notamment les relations humaines… voire même les plus intimes…
Je ne prétends pas que tu pourras en retirer un enseignement, mais comme on se connaît bien toi et moi, j’ai pensé le partager…
Lettre aux suivants
De nouveau seul dans mon trois pièces et demie, entre mes murs et parmi mes bibelots et artifices, mes papiers manuscrits et imprimés, mes sons et mes bruits, avec l’ostracisme téléphonique, Tracy Chapman et mes espoirs, je vogue sur les vagues à l’âme. J’erre en ces terres connues, ces lieux de prédilection, ces escales trop nombreuses sur un chemin en dents de scie.
Mon île déserte. Mon for intérieur.
Et, encore une fois, je m’y retrouve avec complaisance.
Sans le sacrifice de ma dignité.
Comme Stéphane -mais en moins prétentieux, comme Patrice -mais en plus gentil-, comme Philippe -mais en plus fidèle-, comme Yves -mais en moins fragile-, comme Ghislain -mais en moins parano-, Yan est passé en coup de vent, l’espace de quelques semaines, pour tenter de me faire changer, de me modeler, de me faire descendre des sphères où je suis monté au fil des ans et, enfin, de me rebâtir pour finir par s’envoler en cherchant à comprendre…
À l’instar de ces autres conquêtes éphémères, il s’est imposé à grands coups de je t’aime et d’espoirs soudains.
À leur image, il a disparu sans même savoir qui était l’objet de sa convoitise.
Vengés par les reproches, défoulés par la déculpabilisation -elle-même motivée par la projection-, l’esprit content, l’âme sereine, fermés aux changements –qui ne doivent être, le plus souvent que miens-, tous se sont enfuis. Tous ont abandonné. Un combat banal –puisque au nom de l’amour, batailler nous devons- entre deux êtres –dont un est autonome et l’autre individualiste- qui n’aura duré, en réalité, que bien peu de temps. Heureusement, il était aux armes inégales. La fougue contre la sagesse. L’impétuosité contre la réflexion. La dérive contre l’ancrage au tangon. L’enfance –sans âge désormais- contre la connaissance de soi.
Ils sont partis en cherchant à me saisir, en soi la plus grande ineptie puisque je rêve du jour où je ne serai plus la cible de leur raisonnement. Je prie que l’on pense à ce qu’on pourrait m’apporter au lieu de chercher à m’en ôter.
Qu’ils travaillent sur eux-mêmes au lieu de s’acharner sur moi, sur mes convictions et mes refus.
Ma lutte intérieure, mon introspection, elle est déjà vieille. Au bord de la retraite. Je suis ce que je suis et, plus indéboulonnable et fondamental, je suis déjà celui que je voulais être.
Que croient-ils représenter à tout faire pour changer cela ?
Si seulement ils savaient.
Si seulement ils pouvaient deviner qu’une simple passoire en plastique rouge –offerte par un véritable ami- suspendue au-dessus de ma cuisinière représente, à elle seule, plus de substance de mon existence affective que tous ces passages brusques et rapides...
Ne voient-ils pas qu’à tant vouloir me plaire, à tant forcer le passage, à tant désirer ma compagnie, sans être à même d’en admettre l’essence, ils me poussent chaque fois plus décidé vers mon île déserte ?
Le mur de Berlin est tombé, certes, mais comment ?
Par la guerre ou la diplomatie ?
Par la force ou le dialogue ?
Par l’ignorance ou la compréhension ?
Et combien de temps après son érection ?
Inaptes qu’ils ont été à supposer mes tourments, incapables de m’aider à en trouver remèdes, me revoici en ces lieux divins, en ces entrailles maternelles, en cette chaleur fœtale. Mon refuge. Mon seul refuge.
Mais voilà.
Ce séjour est différent. Coloré.
Par un autre mémento, un simple mémento indélébile, ineffaçable.
Une bouteille vidée, un dandy écossais en relief sur son goulot. Une bouteille de Johnny Walker. Une simple bouteille dont la dernière goutte fut léchée en exceptionnelle compagnie. Un souvenir, omniprésent sur une desserte en fer forgé, au pied d’un mur vert forêt, apte à amoindrir les maux prochains des aventures à venir…
À ceux qui vont se présenter et à celui qui souhaitera rester, ce conseil :
Donnez-vous le temps et la chance de vous montrer aussi intéressants, aussi beaux que cette bouteille vide et, peut-être, saurai-je vous contempler avec autant de joie, autant de simplicité et pendant aussi longtemps.
Avec beaucoup de savoir-faire, même, peut-être saurai-je parler de vous en des termes aussi élogieux que je peux le faire pour ce morceau de verre asséché.
2 commentaires:
J'aime bien ce texte Vévé. Il démontre clairement qu'il ne suffit d'un rien pour apprécier véritablement quelque chose, quelqu'un.
Inutile de vouloir épater la galerie, ne serait-ce que pour être remarqué. Suffit seulement de rester soi même, le plus simple, sans complément. Le contraire en résulterait de l'erreur la plus fatale. Incontestablement.
Merci d'avoir partagé ceci avec nous ! ;-)
Je t'adore Max :)
té le meilleur :))
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