Je ne dis pas que c’est mon cas... enfin, je crois pas... anyway, si ça l’était, je réagirais... je pense... je chercherais une aide quelconque... je crois... mais bref, j’ai connu il y a bien longtemps un mec... Olivier... un gars de mon âge et nous étions jeunes tous les deux...
Lui, c’était un superbe gaillard attachant de plus de 1m90, gentil, intelligent, allumé...
J’avais perçu quelque chose chez lui de pas clair... de nébuleux... de sombre même...
J’en ai parlé à tous ceux qui étaient autour de nous... même à des gens responsables... des adultes...
Personne ne m’a cru...
Tous me disaient "mais voyons, pas lui ! tu l’as bien regardé ?"
Je lui en avais parlé à lui aussi, mais bien sûr il a nié... et m’a dit "mais non, je vais bien".
Il l’a fait quand même...
Il s’est pendu... dans sa chambre... d’une corde attachée au plafonnier...
Il n’avait pas 20 ans... moi 21.
Après, par dizaines ils sont venus me voir pour me dire "on aurait dû être plus à son écoute... on aurait dû t’écouter... on aurait dû voir ça venir..."
Je l’avais vu venir moi, mais j’étais bien seul contre la machination du silence...
Je vous raconte ça parce qu’aujourd’hui j’ai fait quelque chose que je ne fais pratiquement jamais... j’ai essayé de parler à quelqu’un... un proche, du moins le pensais-je... un ami, du moins le croyais-je... bon, j’avoue c’est pas quelqu’un que je connais depuis longtemps ni très bien, mais étant plus âgé et plus expérimenté que moi, j’ai pensé (naïvement) qu’il serait d’une bonne écoute...
En ce moment, j’ai des (pour être poli) soucis avec des amis de ma famille... des gens que eux aiment beaucoup et connaissent et dont moi, bin, je me passerais bien volontiers... mais c’est le temps des Fêtes... le temps des rassemblements... de la convivialité... des réjouissances... de l’hospitalité... quand même, je viens de passer toute la journée d’aujourd’hui seul... à pelleter (encore) de la neige (mouillée cette fois-ci vu qu’il pleut à boire debout)... toute une journée sans me faire insulter, sans me faire dire de me taire... une excellente journée quoi... je veux bien reconnaître avoir un caractère affirmé, fort, une personnalité qui n’aime pas et ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais je sais toujours rester poli... respectueux...
Ces amis de ma famille, je ne les aime pas du tout... et ils me le rendent bien... et vice-versa.
Bon, cé pas une catastrophe infranchissable, je l’avoue... ils seront bientôt repartis... le 2 janvier je crois (lol), mais reste que si je ramasse autant de neige avec autant de ferveur, c’est bien pour éviter de péter un plomb et d’éclater parce que si je sais être maître de mes émotions en tout temps (eh oui, j’ai déjà vécu bien pire que ces petites anomalies humaines), reste que je sais avoir le sang bouillant...
Or, bon... cet après midi, j’avais décidé de ne pas bloguer à ce sujet et j’étais paré à encaisser en silence jusqu’à ce que je croise cet ami...
J’ai commencé à lui en parler mais en termes sûrement moins calmes et réfléchis (mon sang bouillait encore) et sa réaction presque immédiate a été de me dire "je suis désolé mec mais je dois aller faire une sieste, je sors ce soir !".
Il lit mon blog de temps à autres... je le sais... il me le dit... et je sais qu’il va lire ceci... je veux qu’il sache (car il va sûrement se reconnaître) que je ne lui en veux pas le moins du monde... et que même je m’excuse d’avoir déversé sur lui mes quelques mots de découragement... et que je ne le referai certainement jamais...
Je suis déçu certes mais en même temps, je me doute bien qu’il n’y a plus grand monde qui sort vraiment de son chemin tracé et individualiste pour venir en aide à autrui sauf si cette aide est bien organisée, chapeautée voire même médiatisée...
Je ne peux cependant pas m’empêcher de repenser à Olivier et à ce désespoir qui l’a poussé à commettre ce que les gens appellent bêtement et d’une manière tellement sordide l’irréparable.
Bien sûr que c’est irréparable... mais reste que ce n’est sûrement pas ni imprévisible ni impossible à empêcher.
Il suffit de faire passer l’entraide avant la sieste et les sorties.
Comme j’aurais aimé avoir eu 2 fois 21 ans quand j'ai rencontré Olivier.
I am not saying that this is my predicament… well, I don’t think so… anyway, if it was, I would certainly react and get help... well I think so... but I'm reminded of a guy I knew, many years ago… he was my age and we were both young…
He was a superb strapping guy of more then 6’2”, all strong, gentle, nice and intelligent…
Nevertheless, I sensed in him something not clear... nebulous… even dark…
I told most of the people around us… even to responsible people… adults…
No-one believed me…
All said “come on, not him… did you really look at him?”
I even had a serious talk with him… of course he denied… even said “man, all is good, don’t worry”…
He did it anyways…
He hung himself… in his bedroom… with a cord attached to the ceiling fan…
He wasn’t even 20… I was 21.
They all came to see me saying “we should have been more attentive… we should have listened to you… we should have seen it coming”.
I did, but was so alone against the plot of silence.
If I’m telling you about this, today, it’s cause I tried to do something I almost never do… I tried to talk to someone… to confide into someone close… or so I thought… a friend, or so I thought… okay, I admit it, he’s not someone I’ve known for a long time and not very well but his being older then I and more experienced and somewhat sincere, I naively thought he’d be a good listener…
See, at the moment, I’m having some troubles (to stay polite) with some friends of my family… people that THEY like very much and that I, well, to be honest, I could easily do without… but it’s the Holidays… time for gatherings… time for conviviality… time for rejoicing… also time for hospitality… come to think of it, I just spent a day (today) all by myself… shoveling snow (again)… heavy wet snow (it’s been raining and snowing all together all day)… an entire day without being insulted… or told to shut up… an excellent day I should say… okay, I admit to having a strong personality, sometimes opinionated when I know I’m right… or when one attacks my certainties… I don’t like to be brushed off or just told to shut up… and even more, I'm always the one who ends up having to stay very polite and in control…
These friends of the family, I don’t like them at all… and they don’t like me at all… serves us all right.
Okay, it’s not such a terrible catastrophe, I admit it… they will soon be gone… on the 2nd of January I think… but still, if I’m shovelling that much snow with that much energy once again, it’s just to avoid bursting and taking my anger out in public… I can be in control in almost any circumstance and yes, I’ve been through really much worse situations of human abnormalities… still, I am a warm blooded individual that people have sometimes to learn to deal with and not stomp on.
And yet, this afternoon, after I decided not to blog about all this and to take it all on my stride in silence, I came across this friend by accident.
I started telling him about those feelings certainly not in this calm and poised manner… guess my words might even have been harsher and stronger… more passionate…for sure I was still boiling… but he almost immediately said “you really should do something about that… but I’m sorry, I’ve got to go take my nap cause I’m going out tonight !”
I know for a fact he regularly reads my blog… and I’m pretty sure he’ll eventually read this here post… and I’m pretty sure he’ll know I’m talking about him… so I want to say this : I’m not the least mad at him… like I said… in control of my emotions… not taking my anger out on anyone… certainly not on an innocent bystander…
Even more so, I do apologize for having thrown all this flow of discouragement at him… and I promise it will never happen again…
I am disappointed, of course, but at the same time, I know very well that there are not that many people left that would go out of their way just to help others except if this help is well organized, supervised and even has media coverage.
I can’t help but think about Olivier and the profound despair that led him to commit what people stupidly and in the most sordid manner call the irreparable.
Of course it is irreparable… even though it’s not unpredictable nor unpreventable.
One just has to give priority to helping each other over napping and partying.
I tell you, even now I wish I was twice 21 years old when I met Olivier.
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