Des fois, je m’arrête et je regarde le chemin parcouru... ce qu’on a fait individuellement, en tant que cellule familiale, en tant que société aussi... ce qu’on a défait parfois... ce qu’on a su éviter... ce qu’on a pris de front, en fonçant tête baissée, le taureau par les cornes et le mors aux dents.
Et bien sûr, en contemplant ces routes, ces chemins, ces sentiers, ce passé, je ne peux faire autrement que constater ce que nous en sommes devenus.
Individuellement.
En tant que famille.
En tant que société.
Et si je devais avoir des enfants ou si seulement je pouvais avoir une influence quelconque sur un, je vous jure que même si ça me rendrait malade, même si ça me ferait le plus grand mal au cœur, au risque même de ne plus les respecter, je leur conseillerais sans hésiter de devenir politiciens.
Pas nécessairement de faire de la politique. Juste devenir politiciens. Ce sont deux choses bien différentes.
Désormais, comme on le voit partout et tous les jours, tous y ont accès. Des plus honnêtes aux plus tordus. Des plus sains aux plus démoniaques. Des plus forts aux plus malades.
Des plus honnêtes au grand banditisme.
Nous en avons connus plusieurs. À plusieurs niveaux. Sur la scène locale ou internationale. Des diplomates aussi.
Déjà, si je regarde froidement, si j’écoute, si je porte attention, n’importe qui maintenant peut être chef d’état. Mais vraiment n’importe qui... ces dernières années nous l’ont prouvé hors de tout doute. Les Berlusconi, Harper, Sarkosy, Bush, Charest, Poutine ; tous les procès qui ont secoué, secouent et secoueront encore les gouvernements de tous les pays ; les fous furieux des l’Amérique du Sud ; les putsch africains ; les dictatures à peine déguisées des grandes nations communistes.
Même ici dans notre patrie qu’est le Québec.
Hormis le népotisme habituel et pas exclusivement contemporain, quelqu’un peut débarquer, un banal diplôme (ou pas) universitaire en poche (comptabilité, droit, sciences-po, journalisme, théâtre et jeu de scène, etc), beau parleur, charmeur, un tantinet séducteur même, pouvant faire croire à une destinée nationale hors du commun (quelle que soit son orientation), extraordinaire même, n’importe qui peut accéder aux plus hauts postes et distinctions.
Nous en avons connus. Qui sont sortis des rangs. Ont su parler, haranguer les foules. Leur faire prendre les vessies pour des lanternes même par moments.
Et on les a crus. Avec les machines médiatiques et de marketing de circonstances, on les a fait rejoindre la soit-disant élite. On les a fait entrer dans un autre rang.
Avec un peu de chance, la carrière en poche, on fricote, on rencontre, on s’acoquine, on se partenariat discret, on s'accote, on se pacse et voilà qu’on double le revenu familial. Ensuite, de démissions en mutations en remaniements ministériels, on continue, on poursuit, on grimpe... nul besoin d’esclandre... juste d’être là au bon endroit, au bon moment. Savoir se taire, quand parler et surtout, quoi dire et quoi cacher.
À force de patience et d’imagerie publique, on tient bon. On tient le coup. Et après nombre de ronds de cuir usés, sans avoir jamais vraiment produit quoique ce soit d’autre que du vent et quelques dossiers déplacés et finement manipulés (comme l’opinion publique) on fini par avoir accès à des sommets.
Et on s’achète des domaines à coups de millions soudainement disponibles. On voyage sur les yachts les plus somptueux des amis les plus riches du monde. On parcourt le monde au frais des deniers. On entretient des caisses noires. On profite de tout et de tous et en toute impunité. Même avec notre bénédiction naïve.
Le plus ironique dans tout ça, je l’ai entendu y’a pas 2 minutes aux infos.
- Nous réclamons une commission d’enquête publique parce que c’est là le seul outil que nous, le peuple, avons pour vous faire savoir à vous, les élus, que nous sommes là et que nous avons le droit d’exiger que vous nous rendiez des comptes !
Ouais... fort bien... seulement ces commissions d’enquête là, publiques ou non, sont montées par eux, dirigées par eux, réglementées par eux et les protagonistes sont toujours nommés par eux parfois même parmi leurs meilleurs amis.
Et c’est toujours nous qui payons !
Politique, dites-vous ?
There are times when I just stop and look at the distance that we’ve covered individually, as a family unit, as a society as well… what we’ve rebuilt… what we successfully avoided… what we’ve taken dead on, fiercely, taking the bull by the horns and the bit between our teeth.
And of course, contemplating these roads traveled and their numerous stops and dead ends and detours and crossings, I can’t do otherwise then look at what has become of us.
Individually.
As a family unit.
As a society.
And I tell you, if I was to have kids today, or to be able to influence one in any way, even though it would make me sick bringing me the biggest heartache, even to the risk of not wanting to respect them anymore, I would advise them to become politicians.
Not necessarily to do politics. Simply to become politicians. Two very different things.
Since quite a few years now, just about anybody can access that professional field. From the most honest to the most twisted. From the most sound to the most demoniac. From the strongest to the sickest. From the most honest to organized crime.
We have known several. At various levels. National and international. Diplomats also.
If I bluntly look at it, if I hear and listen, if I pay attention, just anybody can now become Head of State. Just anybody who wants to. Really. Just anybody! These past few years are an undeniable proof. All the Berlusconi, Harper, Sarkosy, Bush, Charest, Poutine, even among their opponents. All the trials that have shaken, are shaking and will shake governments of so many countries; all the madmen of South America; the African numerous coup d’état; the barely disguised dictatorships of the great communist nations.
Even here, on a smaller scale, in Québec.
Aside from the traditional nepotism that is far from being only contemporary, anyone can just turn up, a simple university degree (or none) at hand (accounting, law, political sciences, journalism, theater and acting, etc), sweet talker, charming, a tiny bit seducer, capable of convincing the masses to an extraordinary destiny, totally out of this world, even caressing their gullible infatuations, anyone can access to the highest ranks and positions.
We’ve known a few here. That came out of the crowd. Who knew how to talk, how to rant, to public address. Even make them believe in the unbelievable.
And they believed. With the proper media and marketing machines, they were allowed to join the establishment and be part of the game.
With a bit of luck, the career finally accessible, one cooks up, meets up, gets thick with the right people, the ones that have power and influence, then one romantically gets involved with someone of the same breed… and there, the family income just got doubled!
With a bit of luck, the career finally accessible, one cooks up, meets up, gets thick with the right people, the ones that have power and influence, then one romantically gets involved with someone of the same breed… and there, the family income just got doubled!
Then, between transfers and permutations, between resignations and ministerial reshuffle, one continues, pursues, climbs… no need of any scandal… simply be there, at the right place, at the right time. Know when to speak, when to shut up, what to say, what to conceal.
By dint of patience and public imagery, one can hang tough and after numerous leather seats worn out, sometimes without having produced nothing else then wind and air and some displaced or brilliantly manipulated dossiers (like public opinion) one can even peak higher then he could even expect.
And they buy real estate with millions suddenly available. They cruise on the most luxurious private yachts of the most powerful and rich intimate friends. And they travel around the world at our expense. And they keep slush fund. They take advantage of everything and everyone in complete impunity. Even with our naïve blessing.
The most ironic about all of this is what I just heard, about 2 minutes ago, on the news...
- We call for a public inquiry commission because it is the only mean we have, as the People, to get to the truth and to let you (the elected) know that we are here and that we have a sacred right to make you accountable to us !
Yeah right! Fine… but these inquiry commissions, public or not, they are led by the elected, built up by them, ruled by them and the protagonists are chosen by them often even among their friends.
And we are always the ones to pay the bill!
Politics you say?
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