mercredi 24 mars 2010

Pensées - Thoughts

     Je sais que je ne suis pas vieux... enfin, pas encore... et pas aux yeux de tous...
     Je sais aussi qu'il y a encore des tonnes et des tas de choses que j'ai envie de faire, de réaliser, d'accomplir... pour moi et pour certains autres... et pour autrui...
     C'est peut-être prétentieux, bien que je sois persuadé de la même chose pour tout un chacun, à mes yeux, l’existence doit représenter beaucoup plus que cette série d'obligations et de devoirs imposés par nos régimes sociaux, économiques et politiques.
     Si en plus on considère n'être TOUS sur terre que pour un bref moment, un bref passage dans l'infini du temps, quelles que soient nos croyances, nos convictions (ou absence de), se peut-il que tout cela se résume tout bonnement, tout bêtement, à produire, de surcroît de façon rentable, à être servile aux taxes et aux impôts, à donner sa vie pour des causes tantôt perdues, tantôt justifiables par une seule poignée d'humains ?
     Se peut-il que tout cela soit une simple pièce de théâtre où certains personnages seront indignes de plus de mention qu'une épitaphe ?
     Ceux qui peuvent avoir des enfants et ainsi assurer leur pérennité ou ceux, encore plus bénis, qui parviennent à adopter, procurant ainsi l'essentiel aux laissés pour compte de notre monde impitoyable, ceux-là laisseront une trace indélébile dans l'arbre généalogique de l'humanité.
     Mais les autres, dont je fais partie ?
     Ceux qui, comme moi, voient les souffrances, mais ne peuvent agir.
     Ceux qui, comme moi, constatent les injustices, mais ne peuvent intervenir.
     Ceux qui, comme moi, voient la perdition, le désespoir, la tristesse, mais n'ont aucun moyen de les enrayer ni d’en désamorcer les conséquences.
     Je ne parlerai même pas (parce que je l’ai déjà fait) de ceux qui peuvent tout en ne faisant rien. De ceux qui savent tout en se taisant. Ceux là, grand bien leur fassent même s’ils ne paieront peut-être jamais le prix de leurs insolences.

     Voilà.
     C’est pour ça que j’ai un blog. C’est pour ça que je viens ici épancher cette soif, ce besoin vital de m’exprimer, d’être entendu.
     Pour ne pas mourir.
     Pour m’éviter de ne pas exister.

     J’ai décidé, à peu près au même moment que j’ai commencé ce blog, de traduire en anglais tout ce que j’écris... et tout ce que j’ai écrit.
     J’ai entamé d’ailleurs moi-même la traduction d’un de mes écrits, un roman qui n’a jamais trouvé preneur... qui est bel et bien protégé en fait de droits d’auteur, mais qui n’a jamais vraiment vu le jour... un roman qui, en fait, porte le même nom que ce blog : Le pas de l’écrivain.
     Je vais me permettre de profiter un peu de vous, lecteurs, et vous le faire lire par bribes, par extraits judicieusement choisis afin de ne pas trop en dévoiler ni trop en cacher.
     En même temps, si le cœur vous en dit, il vous sera possible de passer des commentaires, notamment sur la qualité de ma traduction littéraire. Je me rends compte, pour avoir lu des romans écrits en anglais, qu’il n’est pas maigre tâche que de s’exprimer dans une langue qui ne vous est pas propre.

     Et qui sait, peut-être en cours de route, une illumination surviendra et changera le cours de l’existence.

     À bon entendeur...


     I know I am not old... well, not that old… and not to everyone’s view point…
     I also know that there still are tons and tons of things I want to do, carry on, even achieve… for me and a few people… for others…
     This may sound pretentious, even though I am convinced of the same reality for everybody, but life must represent far more then just this galaxy of duties and obligations thrown upon us by our social, economic and political systems.
     In addition, if we consider ALL being on earth for a brief moment, a brief stint in the infinity of time, whatever our beliefs, our convictions (or lack of), can it all be simply, stupidly summed up by our cost-effective productivity and to be rendered servile to direct and indirect taxes, to give our lives for obscure reasons, sometimes even barely justifiable by a mere handful of people?
     Is it possible that all this is but a play, a theatre production, where some characters will not be worthy of more mention then an epitaph?
     Those who may have children and thus ensure their own eternalness or those, even more blessed, who manage to adopt, therefore providing the essential to the most deprived of our unforgiving world, those will be allowed to leave an indelible mark on mankind’s family tree.
     But the rest, of which I know I’m a part of?
     Those who, like me, see the sufferings but can’t act?
     Those who, like me, witness the injustices but can’t intervene?
     Those who, like me, see the distress, the despair, the immense sadness but have no means to stop it, not even to defuse their consequences.
     I will not even mention (because I have done that already) those who can but don’t act, those who know but stay silent. To them, great good be done even though they will surely never pay for their insolences.

     There.
     This is why I have a blog. That is why I come here to vent this thirst, this vital need to speak out and be heard.
     To not die.
     To avoid not existing.

     I have decided, almost at the same time I started this bilingual blog, to translate in English all I write and all I have written as well.
     In fact, I started translating on my own one of my pieces of writing, a novel that never found any publisher in french… a novel that is in fact copyrighted but never publicly emerged… a novel that bares the very same name of this blog… “At writer’s pace”.
     I will allow myself to “take advantage” of you, bloggers, and have you read it through carefully chosen excerpts to avoid revealing or hide too much.
     At the same time, if you feel like it, you can leave comments notably on the quality of my literary translation. I am conscious, having read many novels written in English, that it is not an easy task to write in a language that is not your own.

     And who knows, maybe along the way, an illumination will occur and change the course of life itself.

     This being said…

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